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  1. -Sur un plan technique, comme esthétique, quels sont les défis propres à la thématique spatiale ?

    Je le répète la thématique spatiale est tellement riche et même infini dans sa variété qu'il est souvent difficile ou trop simple de rassembler cette multitude de directions visuelles - qui vont de l'imagerie scientifique à l'interpretation poétique d'un trou noir, en passant par Cosmologie, Astrologie, Aeronautique, etc...- en un seul style à tous les coups reconnaissable.
    Mais puisqu'il faut classifier on s'entendra néanmoins sur le fait que cet art pictural se veut la représentation figurative de tout contexte et objet situé en dehors de l'atmosphère terrestre. Vaste sujet...

    Les effets de profondeurs spectaculaires ou même grandioses que peuvent engendrer - on l'imagine - le vide spatial, par exemple en survol au dessus de la Terre ou de la Lune, est tout à fait interressant techniquement pour un peintre du trompe l'oeil.

    En règle générale, la beauté épurée, minimale du contexte spatial est assez séduisante par son esthétique presque design.
    Mes bases de départ pour la construction d'une composition sur le thême spatial vont être des documents photos d'astronomie dont je m'efforcerai de m'écarter le moins possible. Par principe, presque par respect.

    La mer des pluie, cette région lunaire que j'affectionne particulierement pour l'avoir peint plusieurs fois, ou le grand canyon martien, Valles Marineris et ses crateres adjacents (détail de fresque pour le Casino de Perros Guirec) ou encore récement le cratere d'impact venusien Jeanne, toutes ces représentations peintes sont des répliques fideles des documents qui m'ont servi de modele.

    Alors pourquoi me direz-vous, se donner la peine de peindre quelque-chose qui existe déjà en photo?
    La photo est juste un support. Le but du jeu est d'aller beaucoup plus loin : d'une part accentuer les reliefs avec des effets de contraste que connaissent bien les peintres du trompe l'oeil. D'autre part intensifier certaines lumières avec des peintures fluo : le bleu de la Terre par exemple ou bien les couleurs gaseuses d'une nébuleuse en dégradé fluorescent sur le fond noir vont donner ce petit quelque chose de plus réel, de plus profond que sur une photo même en haute résolution. En fait j'opère un peu comme sur photoshop mais en grand et en peinture.

    Le style photo-réaliste de mes toiles, cette technique du trompe l'oeil n'est pas une fin en soi. Je m'en sers comme base de travail et j'introduis à l'hyperréalisme de ma peinture, une part de rêve, un côté improbable qui m'éloigne de toute réalité figée. J'ai peint je le disais, des vues de sol lunaire, d'après des photos de la NASA, en y intégrant des goûttes d'eau. Cela me permet en plus de l'incongruité de la situation, de jouer sur le contraste des formes, des matières et des symboles.

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